Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/205

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et de nos excès. Avec l’hypothèse des trois âmes, l’animal, doué des deux premières, s’explique et cesse d’être un problème insoluble. La troisième âme complète l’homme : « Il n’est, a dit Pascal, ni ange ni bête. » Pascal est resté garrotté ici par la notion de dualité. L’homme est bête, homme et ange.

La plante, placée à l’étage inférieur, a sans doute l’âme inconsciente, spécifique. Ainsi seraient expliqués les deux royaumes de la vie, improprement nommés règnes de la nature.

L’homme a donc à se préoccuper des trois supports de son existence normale, dirai-je latente ? Non, le monde caché s’ouvre peu à peu et beaucoup ont pénétré dans la troisième sphère, croyant n’être que dans la seconde.

L’homme, parvenu à l’apogée de ses facultés, saura conjurer les fléaux matériels. Quand il accuse l’âme de l’univers de frapper son âme par le déchirement des morts prématurées, c’est lui-même, c’est son espèce qu’il devrait accuser de paresse et d’ignorance. Loin de se décourager d’invoquer la grande âme, il devrait s’élever de plus en plus vers elle pour sortir des ténèbres. En l’interrogeant dans la portion de lui-même