Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/294

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lumineux trop arrêtés, parfois bizarres. Il ne faut point être ingrat, cela est parfois splendide, surtout quand les rayons tombent sur des tapis de violettes, de cyclamens et d’anémones qui jonchent la terre jusque dans les coins les plus sauvages, ou sur les ruisseaux cristallins qui sautent, écument et babillent entre les grosses racines des arbres ; mais, en général, l’œil, comme la pensée, est en lutte contre la lumière et contre l’ombre qui, trop vigoureuses toutes deux, se heurtent plus souvent qu’elles ne se combinent et ne s’associent.

Sans aller si loin, il y a autour de nous, en France, quand on les cherche et que l’on arrive à les trouver, des aspects d’une beauté toute différente, il est vrai, mais plus pénétrante et plus délicate que cette rude beauté du Latium. Aimons l’une et l’autre, et que chaque école d’artiste y trouve sa volupté. Pour nous, il faudra toujours garder une secrète préférence pour certains coins de notre patrie. En dehors du sentiment national, que l’on ne répudie pas à son gré, il est des jouissances de contemplation que nous n’avons point trouvées ailleurs. Certains recoins ignorés dans la Creuse et dans l’Indre