sa vie en bon ouvrier et en naturaliste de vocation. Ce petit homme robuste, à grosse tête ronde, au teint coloré, à l’œil bleu étincelant et doux, était doué d’une façon supérieure. Il voyait la nature, il l’observait, il l’aimait et il la savait. Il avait des enthousiasmes de poëte, il faisait des vers barbares, incorrects, d’où s’élançaient, comme des fleurs d’un buisson, des éclairs de génie. Il riait de ses vers, il les disait ou les chantait une ou deux fois, et n’en parlait plus. Quand il écrivait sérieusement, c’était pour enseigner. Il a émis dans de nombreux opuscules d’excellentes idées et des observations ingénieuses et sages sur la culture propre aux régions de l’Afrique qu’il a longtemps habitées.
Son existence parmi nous fut pénible, agitée, méritante. Naturellement un esprit aussi complet que le sien devait se passionner pour les idées de progrès et de civilisation. Il fut, avant la Révolution, le représentant populaire des aspirations de son milieu, et il travailla à les diriger vers un idéal de justice et d’humanité. Il faisait sa modeste et active propagande sans sortir de chez lui, en causant avec ses amis,