Page:Sand - Pauline, Calmann Lévy, 1881.djvu/36

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yeux voilés et nonchalants, son front pur et uni, plutôt découvert qu’élevé, sa bouche délicate, qui semblait incapable de sourire. Elle était toujours admirablement belle et jolie, mais elle était maigre et d’une pâleur uniforme, qu’on pouvait regarder comme passée à l’état chronique. Dans le premier instant, son ancienne amie fut tentée de la plaindre ; mais, en admirant la sérénité profonde de ce front mélancolique doucement penché sur son ouvrage, elle se sentit pénétrée de respect bien plus que de pitié.

Elle resta donc immobile et muette à la regarder ; mais, comme si sa présence se fût révélée à Pauline par un mouvement instinctif du cœur, celle-ci se tourna tout à coup