Page:Sand - Pauline, Calmann Lévy, 1881.djvu/47

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Laurence fit comme tous ces artistes prédestinés : elle passa par toutes les misères, par toutes les souffrances du talent ignoré ou méconnu ; enfin, après avoir traversé les vicissitudes de la vie pénible que l’artiste est forcé de créer lui-même, elle devint une belle et intelligente actrice. Succès, richesse, hommages, renommée, tout lui vint ensemble et tout à coup. Désormais elle jouissait d’une position brillante et d’une considération justifiée aux yeux des gens d’esprit par un noble talent et un caractère élevé. Ses erreurs, ses passions, ses douleurs de femme, ses déceptions et ses repentirs, elle ne les raconta point à Pauline. Il était encore trop tôt : Pauline n’eût pas compris.