Page:Sand - Pauline, Calmann Lévy, 1881.djvu/52

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un timbre plus grave et plus sonore.

— Je connais aussi cette voix, dit l’aveugle, et pourtant je ne la reconnais pas.

Elle garda quelques instants le silence sans quitter la main de Laurence, en levant sur elle ses yeux ternes et vitreux, dont la fixité était effrayante.

— Me voit-elle ? demanda Laurence bas à Pauline.

— Nullement, répondit celle-ci ; mais elle a toute sa mémoire ; et, d’ailleurs, notre vie compte si peu d’événements, qu’il est impossible qu’elle ne te reconnaisse pas tout à l’heure.

À peine Pauline eut-elle prononcé ces mots, que l’aveugle, repoussant la main de