Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/174

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lâches, ces militaires ? Ils n’auront pas osé nous préserver de l’abordage !

— Eh bien, quoi, après ? que craignez-vous de ce Vachard ?

— Je crains… je ne sais pas, une querelle avec vous !

— Devant vous ? Je ne lui accorderai pas ce délassement. Faisons-le courir, puisqu’il nous y invite.

— C’est cela, répondit-elle, fuyons !

Nous fûmes emportés comme par le vent jusqu’à une vilaine grande maison sottement peinte en rose, et nos chevaux nous engouffrèrent dans une cour où trois pots de géraniums grillés du soleil complétaient, avec deux affreux lions de terre cuite, la décoration du manoir.

Ce fut le baron de Vachard en personne qui nous reçut d’un air stupéfait, mais qui, reconnaissant nos montures, comprit ou supposa que nous étions au nombre de ses invités. C’était un homme de quarante-cinq ans environ, fort peu plus âgé que son frère le capitaine ; peut-être même étaient-ils jumeaux, je ne m’en souviens plus. Ils se ressemblaient extraordinairement, la même petite