Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/189

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bliés sur ce sujet, il faut noter celui du docteur Brierre de Boismont, qui analyse aussi bien que possible les causes de l’hallucination. Je n’apporterai après ces travaux sérieux qu’une seule observation utile à enregistrer, c’est que l’homme qui vit le plus près de la nature, le sauvage, et après lui le paysan, sont plus disposés et plus sujets que les hommes des autres classes aux phénomènes de l’hallucination. Sans doute, l’ignorance et la superstition les forcent à prendre pour des prodiges surnaturels ces simples aberrations de leurs sens ; mais ce n’est pas toujours l’imagination qui les produit, je le répète ; elle ne fait le plus souvent que les expliquer à sa guise.

Dira-t-on que l’éducation première, les contes de la veillée, les récits effrayants de la nourrice et de la grand’mère disposent les enfants et même les hommes à éprouver ce phénomène ? Je le veux bien. Dira-t-on encore que les plus simples notions de physique élémentaire et un peu de moquerie voltairienne en purgeraient aisément les campagnes ? Cela est moins certain. L’aspect continuel de la cam-