Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/77

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chez ces hommes qui ne sont jamais que des enfants à barbe noire ou blanche. L’enfant aussi est un grand diplomate quand il s’agit de se faire gâter ; mais ses finesses sont cousues de fil blanc, on y cède sans en être dupe.

Enfin, j’ai toujours vécu optimiste en principe et pas plus abusé qu’un autre en pratique ; je crois savoir, peut-être plus que bien d’autres, que la misère est mariée avec la paresse, c’est-à-dire avec l’ennui et le découragement ; que l’ambition du mieux, dans les conditions difficiles, est fiancée avec l’astuce et l’égoïsme ; mais, si je regarde la classe industrielle riche ou pauvre, la caste nobiliaire progressive ou retardataire, la classe artiste aspirante ou parvenue ; si j’examine enfin toutes les classes de la société, j’y vois les mêmes qualités et les mêmes vices que chez le paysan. Seulement, chez les gens éduqués, les qualités sont plus habiles à se faire valoir et les vices plus habiles à se cacher. C’est donc parce que ce sournois de paysan est maladroit dans ses ruses et très-facile à pénétrer, qu’il serait considéré comme le type de la