Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/83

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pas notre temps et notre pays. Combien n’existe-t-il pas encore dans les domaines du Berry de familles vraiment patriarcales ? Ne confie-t-on pas tous les jours-à nos paysans de riches troupeaux à vendre au loin, des marchés importants à conclure, sans que le maître puisse exercer de surveillance ? Et citerait-on beaucoup d’exemples que cette confiance ait été trompée ?

Digne magistrat, je ne vous le fais pas dire, et vous n’écriviez pas ceci pour les besoins de la cause, car votre grand ouvrage est l’œuvre d’une haute impartialité. Je me rassure en vous lisant, car j’ai été taxé souvent de bienveillance aveugle et de point de vue trop florianesque. Je ne tiens pas à m’en disculper, ne prenant pas le reproche pour une injure, tant s’en faut. Mais, si le doute fût entré dans mon cœur, j’en eusse été bien attristé. Je ne sais rien de plus amer que de mépriser mon semblable.

Sortons donc, allons au jour, au chemin, aux champs, au village.

Tranquille vallée, je te remercie d’avoir ré-