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XVII

PRÉFACE DES CONTEURS OUVRIERS
GILLAND




AUX OUVRIERS


Lorsque je vis Gilland pour la première fois, il me fut amicalement présenté par le poëte Magu, comme son futur gendre. Il était à la veille de l’unir à sa fille Félicie, une délicate enfant de seize ans, blonde, gaie intelligente et sensible comme son père. Elle apporte en dot, me disait le vieux tisserand, deux jolis yeux bleus, une aiguille à coudre, assez d’esprit et un bon cœur. Quant à lui, ajoutait-il tout bas, en me montrant Gilland, c’est un gros capitaliste. Il possède un grand cœur et une belle intelligence. Causez un peu avec lui, et vous verrez si ma Félicie ne fait pas un riche mariage. En effet, ces deux enfants n’avaient rien que leurs bras, selon le monde, mais, devant Dieu, ils s’apportaient l’un à l’autre la vraie richesse.