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II


On nous apporta dernièrement une nouvelle et magnifique édition des Poésies de maître Adam Billaut, que M. Ferdinand Wagnien, avocat, vient de collationner avec soin, et d’offrir au public comme un monument élevé à la gloire de son compatriote, le Virgile au rabot, comme on appelait jadis l’illustre menuisier de Nevers.

M. A. et M. Z., s’étant rencontrés chez nous, reprirent à ce propos leur ancienne discussion sur l’avènement des Prolétaires à la poésie, en commençant par admirer ensemble ce beau volume, imprimé à Nevers même avec élégance, recomplété par les soins vigilants de sympathiques admirateurs, rendu à sa véritable orthographe ancienne, purgé des altérations qui s’étaient glissées dans les éditions précédentes, et enrichi des portraits intéressants et authentiques de maître Adam, du grand Condé, de Christine de Suède, des princesses de Gonzague, etc. On y a joint une vue du vaste château des ducs de Nevers, où le poëte artisan porta si souvent ses stances et ses sonnets, tantôt pour obtenir un habit neuf, tantôt pour moins encore, une paire de souliers en remplacement de ses sabots ! et enfin la vue de la maisonnette plus que modeste où le vieux Adam acheva tranquillement ses jours dans une philosophique pauvreté. (Cette maison est telle qu’il l’a laissée. Une madonnette encadrée de