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VIII

LES POETES POPULAIRES



Le public n’en est plus, nous le croyons, à s’étonner qu’un ouvrier maçon puisse faire d’assez beaux vers ; ce serait s’étonner qu’un homme puisse joindre à des sentiments vifs, à des pensées profondes, la faculté d’expression. Sans parler d’exemples anciens, Hégésippe Moreau, qui, tout dernièrement, a laissé, en mourant si jeune, un volume de chefs-d’œuvre d’une admirable perfection, et bien d’autres encore nous ont appris qu’il y a dans le peuple, dans les prolétaires, tous les talents, toutes les sortes de génie. Heureuse la patrie, si elle savait tirer de tous ses enfants le plus grand effet possible, suivant les dons que la nature a départis à chacun ! La pièce de Poncy, intitulée : À la mer, est assurément empreinte d’un grand sentiment du rhythme. Les dernières strophes sont fort belles. Laissons de côté les imperfections nombreuses. Au plaisir naïf que l’auteur prend à dé-