Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/112

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progrès des choses politiques comme tous les publicistes modernes ; nos yeux sont tournés dans la même direction que les leurs ; c’est le même horizon que nous examinons. Si le but que nous assignons au progrès de la société est haut placé, nous n’en croyons pas moins, avec tout le monde, que c’est par la route suivie actuellement qu’on y arrivera. C’est dans le principe de la souveraineté nationale de mieux en mieux réalisé, c’est dans l’adage « la voix du peuple est la voix de Dieu » que nous mettons la certitude en politique. Nous ne cherchons pas, nous ne voulons pas, nous n’attendons pas un autre souverain que celui que tout le monde reconnaît aujourd’hui, la volonté du peuple exprimée par ses mandataires.

» Nous pensons, il est vrai, comme Rousseau, que ce souverain, pour prendre possession de sa souveraineté, doit être précédé de ce que Jean-Jacques appelle un législateur. Mais nous nous sommes expliqué sur ce législateur. Ce législateur, ce n’est pas un homme, un révélateur, un messie ; c’est une science, c’est la science sociale.

» Ce législateur, nous ne l’appelons pas, comme Rousseau, séduit qu’il était par les formes du passé, un législateur. Nous l’appelons l’esprit humain ; nous l’appelons la presse ; nous l’appellerons volontiers le journalisme, si le journalisme connaît son rôle et remplit sa mission.

» Écrivains de la démocratie, nous voudrions vous faire toucher du doigt, par l’examen de la réalité présente comme nous l’avons fait précédemment par la