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Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/260

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à l’endroit des idées qui seraient seulement le fruit de nos études et de nos recherches personnelles.

Ce n’est donc pas une inconséquence que de conserver la foi individuelle, et de la soumettre au concours de la vérité qui va s’ouvrir, avec la volonté de ne pas chercher là sanction de cette foi en dehors du vœu et du besoin du peuple.

Si nous n’apportions rien à ce concours, nous ne mériterions pas d’y entrer. Ce serait la preuve que nous avons vécu jusqu’à cette heure sans nous intéresser à la marche et au salut de l’humanité. Si nous y apportions un système préconçu et arrêté d’une façon assez absolue pour nous faire rejeter toute lumière venant du dehors, nous serions indigne ou incapable de prendre part à la vie collective. Notre vanité philosophique serait une protestation contre l’idée républicaine.

L’esprit des sectes nous répugne personnellement.

Nous admettons pourtant la diversité des croyances et la liberté absolue de toutes les recherches sérieuses. Nous voyons bien que l’unité de croyance ne sortira désormais que de cette diversité passagère. Ce n’est donc pas la secte en elle-même que notre esprit repousse, c’est le vice inhérent à toutes les sectes, c’est l’intolérance, l’orgueil, la vanité, la prétention d’accaparer la forme, la formule, l’application, l’organisation de la vérité. C’est le système devenant exclusif et se servant des armes qui peuvent tuer le principe. C’est l’apostolat de la vérité usant du mensonge comme d’un moyen, l’apostolat de la liberté voulant détruire