Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/297

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Ne dites donc pas : « L’Assemblée nationale viendra, et si vous ne respectez pas d’une manière absolue son principe de liberté absolue, vous serez forcés de commettre un crime contre elle et par conséquent contre vous-même. »

Toute cette discussion est tirée des archives du passé. La Chambre des députés a été violée le 24 février au nom du principe de la majorité contre la minorité. Si l’Assemblée du 5 mai se trouve être l’expression d’une majorité abusée, si elle est résolue à représenter encore les intérêts d’une minorité, cette assemblée ne régnera point ; l’unanimité viendra casser les arrêts de la majorité.

Ne vous effrayez pas, ne faites pas semblant de vous évanouir, ne dites pas que nous en appelons à la guerre civile, et que, par d’odieuses provocations, le parti républicain réveille le souvenir de fructidor. Généreux patriotes, gardiens scrupuleux de nos libertés, on vous connaît, daignez écouter jusqu’au bout.

Il n’y aura pas d’émeutes, le peuple n’en veut plus. 11 n’y aura pas de conspirations, le peuple les déjoue. Il n’y aura pas de sang versé, le peuple en a horreur. Il n’y aura pas de menaces, le peuple n’a pas besoin d’en faire. Le peuple, entendez-vous, que vous insultez de vos terreurs et dont vous diriez volontiers, comme Louis-Philippe, les aimables faubourgs ; le peuple qui méprise votre haine, vos calomnies, vos intrigues et vos tentatives pour l’égarer ; le peuple ne touchera pas un cheveu de vos précieux mandataires. Il ne leur dira pas : Mort aux bourgeois ! à la lanterne, vous et les vôtres !