Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/66

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vous n’y entendez rien. À qui va-t-on vendre les communaux ? à vous ! Libre à vous d’acheter chacun votre petite part, de la renfermer, d’y serrer vos bêtes, ou d’ensemencer, et de devenir propriétaires. C’est joli, ça ! vous qui ne l’avez jamais été ! ça va vous donner de l’agrément, des droits civils, de la considération. Jamais vous n’auriez trouvé de belle occasion pour acheter, dans un pays où le moindre lopin de terre autour de vos maisons se vend quelquefois à raison dW demi pour cent ! Vous trouverez enfin de la terre à bon marché et peut-être du temps pour payer. »

Eh ! ôtez-vous de là, avec vos menteries ! Qui n’a rien ne peut rien acheter, et, s’il trouve du crédit dans ce temps-ci, c’est sa perte. Nous savons bien ce que c’est que l’emprunt, l’intérêt à 15 et 20, les frais d’huissier et le remboursement, c’est-à-dire l’expropriation ! Malheureusement vos flatteries en attrapent beaucoup, et vous avez persuadé à bien des malheureux que la vente des communaux ferait leur fortune. En attendant, vous les renfermez, vous les plantez, vous faites couper nos vieux arbres de rapport, qui nous donnaient des noix et de la feuillée, et vous les vendez, toujours au profit de la commune, comme vous voulez vendre le terrain, toujours pour arranger des chemins qui ne servent qu’à vous ; pour augmenter le traitement des gardes champêtres engendarmisés qui ne garderont que vous, pour complaire au pouvoir en votant des prestations en nature pour certains travaux hors de la commune, qui contentent et payent tel ou tel électeur bien pensant du voisinage, lequel vous