Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome I, 1831.djvu/121

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gnèrent, devant la bonne mine de mon père, un intérêt plein de compassion. Peu à peu cet intérêt devint si vif, que ma mère en fut alarmée pour son propre compte. C’était à qui voudrait entendre et voir le prodigieux soprano : le goût de la musique était devenu passion chez la moitié de la population tarasquaise. Nous faisions des recettes immenses, et les femmes disaient qu’un soprano n’était pas un être si disgracié qu’on le leur avait peint jusqu’alors : il y eut plusieurs grandes dames qui l’invitèrent à chanter en particulier dans leurs appartemens. Mais la fatalité attachée à notre race destinait mon