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Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome IV, 1831.djvu/178

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moi je ne peux pas prier ; je réfléchis et la réflexion m’attriste. Je la repousse, je l’éteins de tout mon pouvoir. Alors je ne sais plus à quoi m’occuper. J’aimerais à lire, mais la science me fatigue, je ne la comprends pas. Les romans me serrent le cœur, ils parlent de choses que j’ai rêvées, et qui m’ont laissé un triste réveil. Je crois qu’ils montrent la vie à faux. L’histoire est trop vraie, trop crue, elle m’indigne et me révolte contre mes semblables. Je n’aimais qu’à chanter, mais ma poitrine s’affaiblit ; je n’ai plus de plaisir à travailler à l’aiguille, depuis que j’ai le moyen de payer une couturière ; alors, je m’ennuie, et j’erre dans la maison