Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/102

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et avoués par la conscience publique, l’inégalité révoltante de l’extrême richesse et de l’extrême pauvreté disparaisse dès aujourd’hui pour faire place à un commencement d’égalité véritable, oui, nous sommes communistes, et nous osons vous le dire, à vous qui nous interrogez loyalement, parce que nous pensons que vous l’êtes autant que nous. Si, par le communisme, vous entendez qu’à nos yeux le seul moyen d’arrêter l’élan désordonné de la richesse pour développer l’élan sacré du travail, c’est la protection accordée par l’État à l’association vaste et toujours progressive des travailleurs, oui, nous sommes communistes, et vous le serez aussi dès que vous aurez pris la peine d’examiner le problème qui menace l’existence de la société. Si, par le communisme, vous entendez une direction éclairée, consciencieuse, ardente et sincère, donnée par l’État au principe protecteur de l’association, à l’examen de la forme la plus applicable, la plus étendue, la plus préservatrice de toutes les libertés individuelles et de tous les intérêts légitimes, oui, nous sommes communistes, et chaque jour vous prouvera que vous êtes forcés de l’être vous-mêmes.

Mais, à notre tour, nous vous interrogerons, et nous vous dirons : Voulez-vous, tout en nous concédant ces principes, n’accorder dans l’Assemblée qu’une attention légère à leur réalisation, en faire bon marché à la première difficulté qui se présentera, y substituer les intérêts de clocher relatifs à votre propre intérêt, comme faisait l’ex-chambre, des questions