Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/173

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c’est-à-dire intervenir en protecteur pacifique partout où il y aura des droits à équilibrer, des intérêts à garantir, et placer tous les citoyens, membres de l’association, dans des conditions égales de développement moral, intellectuel et physique.

Dans ces colonies, les ouvriers sans ouvrage trouveraient un travail utile à la société et une existence assurée. Les orphelins, les vieillards et les infirmes y auraient de droit leur asile.

La commission ne s’est pas arrêtée seulement aux producteurs. Elle s’est aussi occupée des intérêts des consommateurs.

C’est le commerce qui se charge de distribuer les produits aux consommateurs, au moyen d’un tribut, souvent exorbitant, prélevé sur le producteur comme sur le consommateur. Livré au laissez faire, le commerce est une source d’abus sans nombre, de fraudes, de falsifications, de spéculations éhontées.

La commission proposait à l’État de réaliser, dans un but d’intérêt public, ce que l’association des capitalistes fait dans un but d’intérêt individuel, c’est-à-dire de créer de vastes entrepôts, d’immenses bazars, où, moyennant une légère remise, les fabricants déposeraient leurs marchandises, après qu’elles auraient été examinées quant à la qualité, expertisées quant au prix de revient. Les consommateurs viendraient s’approvisionner dans ces magasins à prix fixe, où l’on serait sûr de n’être point trompé.

Ajoutez à cet ensemble de mesures, la création d’une banque nationale industrielle et hypothécaire, qui émet-