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Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/350

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Saint-Marin dans les premiers Paris de certains journaux ; mais il ne faut pas désespérer pour l’ouvrage dont nous écrivons la préface, qu’avant peu cette comparaison ne redevienne de mode, et qu’à côté de ces locutions si neuves et si heureuses : le vaisseau de l’État, l’ère des révolutions, le volcan des passions, etc., nous ne lisions bientôt cette phrase consacrée sous Louis-Philippe : « La République est une forme gouvernementale bonne tout au plus à être expérimentée dans des États comme Andorre et Saint-Marin. »

Pour nous qui ne pensons pas que les destinées très exceptionnelles d’Andorre et de Saint-Marin servent jamais de conclusion pour ou contre l’idée républicaine, nous avons toujours été curieux de connaître l’histoire de ces localités, et, paresseux comme tout le monde, nous demandions à tout le monde un de ces résumés d’une heure de conversation qui dispensent de lire un ouvrage ; mais il paraît que tout le monde ne sait pas ce que nous ignorions ; car, à l’exception de M. Xavier Durrieu, natif et citoyen d’Andorre, s’il m’en souvient bien, et qui m’avait raconté sur ce pays des choses curieuses et intéressantes, personne ne savait expliquer la durée phénoménale de ces petites démocraties au sein des États despotiques.

Voici un livre de peu d’étendue, fruit de plus de dix ans de recherches et de deux voyages d’exploration, écrit sans prétention et avec clarté, qui nous fait enfin comprendre ce problème. Andorre et Saint-Marin sont deux démocraties aristocratiques, définition que je