Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/83

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salaire sur son ancienne base, mais de partager également la part des bénéfices.

D. D’autres parlent de renoncer à cette part des bénéfices.

C. Au profit de tous, donc ?

A. Oui, au profit de l’association.

B. Cela, je le comprends, et je ne dis pas non ; j’y penserai. Et vous ?

D. Moi, j’y réfléchirai, cela ne me paraît pas impossible.

A. Il faudrait savoir lequel nous sera le plus utile, ou de nous partager également cette part de bénéfices, ou de la mettre en commun pour l’association.

C. Je voudrais savoir, non pas lequel nous sera le plus utile, nous pensons bien assez à nos intérêts quand nous consacrons l’inégalité des salaires ; mais lequel sera le plus fraternel, car c’est le principe de la fraternité qu’il faut sauver à travers les nécessités du présent.

A. Vous dites bien, vous : voilà la vraie question.

B. Oui, c’est la question, c’est à cela que je penserai.

Tous. Oui, oui, c’est bien parlé. Il faut sauver le principe. Qu’on nous propose des lois qui tiennent compte du présent et de l’avenir, et personne ne se plaindra.

La garde nationale fait un mouvement qui brise la conversation. Les groupes se séparent en reculant et vont se reformer un peu plus loin avec d’autres interlocuteurs. Mais vous pouvez les suivre tous, et vous