Page:Sand - Souvenirs et Idées.djvu/51

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sa franchise, sa rudesse, sa bonne foi et ce mélange de malice et de naïveté qui rend son journal beaucoup plus attachant et instructif que le Journal des Débats.

Voici la première fois que nous avons l’occasion de dire notre sentiment à l’égard d’un socialiste éminent que nous n’avons jamais vu, mais que nous lisons tous les jours.

Quant à M. Janin, lequel dans les relations particulières nous a toujours témoigné beaucoup de respect et d’amitié (on ne s’en douterait pas et il faut bien que nous nous en vantions) ; lequel nous a quelquefois durement traitée cependant dans ses feuilletons à l’endroit de la littérature sans que nous en ayons jamais éprouvé le moindre dépit, parce qu’il faisait son métier de critique et que c’est une magistrature contre laquelle nous n’avons jamais entendu protester : lequel enfin n’a point à se plaindre de nous, que nous sachions : il lui plaît aujourd’hui de nous rendre solidaire des malédictions qui peuvent nous atteindre dans l’homélie de Proudhon et de nous traiter à ce propos, de femme que la société a rejetée de son sein. Le mot est doux et surtout bien trouvé.