Page:Sand - Tamaris.djvu/210

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levé la tête ; mais l’attitude et la physionomie de mademoiselle Roque, qui était fort près de nous, sur une éminence, nous eurent bientôt rassurés. Elle voyait Paul avant nous, et agitait son mouchoir en signe de bienvenue. Mademoiselle Roque, bien qu’elle montrât beaucoup d’affection pour le petit Paul, n’était pas habituellement si démonstrative. Bientôt son cri de joie nous fut expliqué. Paul, riant et chantant, descendait la montagne sur les épaules de la Florade, qui nous le rapportait au pas gymnastique, et que le gros Marescat avait peine à suivre.

Comment s’était-il trouvé là ? Quelle navigation aérienne avait fait aborder le lieutenant de marine au sommet de ces récifs terrestres pour recevoir à point nommé le fils de la marquise à bord de ses épaules ? Nama l’avait-elle averti secrètement de notre but de promenade ? ou bien Pasquali par hasard ? ou bien encore la marquise elle-même ? Il n’y avait donc pas de solitude inconnue aux promeneurs toulonnais où l’on ne dût voir apparaître ce beau gymnaste et ce grand marcheur ? Je me rappelai douloureusement la première promenade que j’avais faite avec madame d’Elmeval à la forêt et à la chapelle de Notre-Dame-de-la-Garde. Elle m’y avait donné rendez-vous ; je devais l’y rencontrer par hasard : rien n’était plus innocent. La même simplicité de relations s’était-elle établie avec la Flo-