Page:Sand - Tamaris.djvu/271

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sortir Marescat chargé d’une botte de plantes sauvages. Le brave homme ne préparait pas de philtres comme le charbonnier du Coudon. Il semblait faire quelque chose de pis, car je remarquai plusieurs variétés vénéneuses parmi les ombellifères dont il s’était pourvu.

— Ah ! ah ! répondit-il à mon observation, j’étais bien sûr ; n’est-ce pas que c’est des méchantes herbes ? Mais, puisque vous voilà, je n’aurai pas la peine d’aller vous trouver, car j’ai des choses à vous dire. Madame m’a fait commander hier soir qu’elle n’irait pas en promenade aujourd’hui s’il y avait mistral, et nous en tenons pour toute la journée. J’ai donc donné récréation à M. Botte, qui n’en est pas fâché, la pauvre bête, et je vas faire, ce matin, le botanicien avec vous tant que vous ne me direz pas : « Marescat, va-t’en, j’ai idée d’être tout seul. »

— Fort bien, mon brave ! Mettez là vos herbes, asseyons-nous…

— Non, non, monsieur, dans le fourré. J’aime autant qu’on ne nous voie pas examiner ça.

Quoique nous fussions dans une solitude absolue, je cédai à la fantaisie de Marescat, et je l’engageai à s’expliquer d’abord.

— Ah ! voilà, répondit-il, c’est des choses qui sont difficiles, et que peut-être que vous direz que j’ai tort de m’en mêler ?

— Non, je sais vos bonnes intentions, et, d’ail-