Page:Sand - Tamaris.djvu/273

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— C’est bien, Marescat, on y veillera ; mais à qui donc supposez-vous qu’on en veut ?

— Ah ! vous savez bien que le lieutenant est retourné chez la brigadière il n’y a pas longtemps, et pourtant vous savez bien qu’il aimerait mieux aller tous les jours à Tamaris ! Ça se voit et ça s’entend. Vous me direz : « De quoi te mêles-tu ? » Je ne me mêle pas, je vous dis qu’il faut penser à tout, et voilà tout ! À présent, regardez-moi mes herbes et celles qui poussent là dans ce petit méchant fossé. C’est là que j’ai vu la Zinovèse, pas plus tard qu’hier matin, faisant sa provision, et, quand elle m’a entendu marcher, elle a fait celle qui chante et qui ne pense point de mal.

J’examinai les plantes et reconnus diverses variétés d’œnanthe et d’æthuse extrêmement suspectes.

— Il y en a encore d’autres qu’elle rapportait de je ne sais où, reprit Marescat, de manière que je ne peux pas tout vous dire et tout vous montrer ; mais ce n’est pas d’hier qu’elle a commencé à travailler dans les herbes, car un des douaniers qui a les fièvres m’a dit l’autre semaine : « Je ne sais pas si c’est avec ce qu’elle ramasse qu’elle s’est guérie, mais je ne voudrais pas en donner à mon chien. »

Tout cela était à considérer. Je remerciai Marescat, et le priai d’aller tout de suite à Tamaris et à la bastide Caire examiner les sources et faire les recommandations nécessaires. J’écrivis un billet au