Page:Sand - Tamaris.djvu/275

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Et, allant droit au but de sa rêverie :

— Me rapportez-vous ma bague ?

— Quelle bague ? Celle que la marquise vous a donnée hier ? Vous l’avez déjà perdue ?

— Mieux vaudrait ! Je la retrouverais peut-être, tandis que celui qui me l’a prise ne me la rendra pas !

Je feignis d’ignorer tout afin de me faire raconter l’incident. La Zinovèse, voyant que l’aînée de ses filles écoutait d’un air étonné, l’envoya dehors avec sa sœur, et continua en s’adressant à moi :

— Il faut pourtant que vous sachiez cela, vous ! Je ne veux pas vous rendre jaloux ; mais, s’il est vrai que vous soyez pour épouser la dame, vous devez prendre garde à l’officier !

— Je ne prendrai pas garde à l’officier, répondis-je, empressé de détourner avant tout les projets de vengeance dont madame d’Elmeval eût pu être l’objet. La dame dont vous parlez ne s’occupe pas plus de lui que vous ne vous occupez de moi.

— Oui, je sais ça. C’est une femme de cœur, elle ! Que Dieu vous la conserve, et aussi le pauvre petit ! Mais l’officier, quand il veut quelque chose, est capable de tout, et vous ne devez pas lui laisser la bague !

— Non certes, elle vous sera rendue, et il vous la rapportera lui-même, j’en suis certain.

J’essayai alors de ramener la Zinovèse à des sen-