Page:Sand - Tamaris.djvu/283

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« Ma bien-aimée Nama, fais-moi répondre par Pasquali, je t’en supplie ; je meurs d’impatience et de chagrin. »

Ce billet avait été écrit par la Florade, la veille ou le matin même, sur une feuille de son carnet, pour être remis secrètement à mademoiselle Roque. On a vu qu’il n’avait trouvé aucun moyen de le remettre, et, dans son trouble, il ne s’était pas aperçu de la perte de l’objet compromettant. Il l’avait peut-être laissé tomber près du poste, peut-être oublié dans la chambre des petites filles, où il avait passé la nuit et où il avait dû l’écrire.

Dans cette même chambre, sur ce même lit encore tiède du sommeil de son amant, la Zinovèse semblait mourante. Sans doute elle croyait avoir saisi la preuve d’une intrigue d’amour entre Nama et la Florade, elle avait été en proie au délire ; mais, après avoir voulu tuer son enfant, que s’était-il donc passé dans son organisation bouleversée ? Une congestion cérébrale s’était-elle déclarée, ou bien la malheureuse s’était-elle donné la mort ?

Oui, sans aucun doute, elle avait bu du poison, bien que je n’aie pu retrouver ni fiole, ni breuvage ni aucun indice du fait. Je n’attendis pas ses aveux pour me convaincre. Divers symptômes que j’avais déjà pu étudier sur un autre sujet et les avertissements donnés par Marescat me fixèrent vite, et je recourus à tous les moyens indiqués par la nature du