Page:Sand - Tamaris.djvu/66

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— Eh bien, merci, dit-elle en me tendant la main. Et à présent laissez-moi vous dire que je ne suis pas si indiscrète ou si légère que j’en ai l’air en acceptant vos soins et en réclamant vos services. On est toujours dans son droit quand on se fie à la bonté d’un cœur et à la raison d’une intelligence : or, je vous connais depuis longtemps.

— Moi, madame ?

— Oui, vous ! Est-ce que le baron de la Rive ne vous a jamais parlé de moi ?

— Plusieurs fois, au contraire.

— Eh bien, il était tout simple qu’il me parlât de vous. Il est un de ces vieux amis dont je me vantais tout à l’heure, et, si vous ne m’avez rencontrée chez lui qu’une seule fois, lorsqu’il a été si malade il y a deux ans, c’est parce qu’à cette époque, ayant moi-même un malade à soigner, je ne devais pas sortir ; mais le baron, depuis sa guérison, m’a écrit d’Italie. Il ne me sait pas encore ici, il ne savait pas que je vous y rencontrerais ; il m’a dit vos soins pour lui, votre dévouement, votre mérite… et votre nom, que je ne savais pas mettre hier sur votre figure, mais que M. Aubanel m’a dit ce matin en me confirmant votre identité. Au revoir donc, et le plus souvent que vous pourrez !

Tout cela était bien naturel, bien simplement dit, et avec la confiance d’une noble femme qui s’adresse à un homme sérieux. D’où vient donc qu’en descen-