COSIMA
DRAME EN CINQ ACTES ET UN PROLOGUE
La première représentation du drame de Cosima a été fort
mal accueillie au Théâtre-Français. L’auteur ne s’est fait illusion
ni la veille ni le lendemain, sur l’issue de cette soirée.
Il attend fort paisiblement un auditoire plus calme et plus
indulgent. Il a droit à cette indulgence," il y compte. Il n’est
peut-être pas plus ignorant qu’un autre do ce qu’on appelle
l’art dramatique, car il a vu représenter beaucoup de chefsd’œuvre
classiques ; il en a senti profondément les beautés, et
il a sincèrement admiré le mérite des œuvres remarquables
de ses contemporains ; mais il a voulu faire à sa manière et ne
l)rendrc conseil d’aucun d’eux. Il se sentait impuissant à produire
de grands efiets de situation, et il ne comprenait pas la
nécessité de tenter une voie au-dessus de ses forces, dans un
temps où l’énergie du drame à été portée si haut par de plus
grands talents que le sien. Il a voulu marcher terre à terre
et ne prendre qu’une face de leur manière. Plus modeste et
moins ambitieux qu’on ne croit, il a été persuadé (et il l’est
encore) qu’on pourrait intéresser aussi par le développement
d’une passion sans incidents étrangers, sans surprise, sans
(erreur. Ce serait un intérêt d’un autre genre, un intérêt
moins saisissant, moins rapide, sans doute ; mais, dans tous