Tiens !… tiens !… comme il m’a baisé la main ! c’est gentil, ça !… ça n’est pas des manières de paysan…
ACTE DEUXIÈME
Scène PREMIÈRE
Allons, madame Blanchet, il faut vous promener souvent pour reprendre vos forces ; voilà le printemps, le rossignol qui chante, la rivière qui cause, le soleil qui se fait clair et beau. (À Jeannie.) Soutiens-la bien, petit, car elle n’est pas encore des plus fortes, notre mère mignonne.
N’aie pas peur, mon François, je la conduirai aussi adroitement que tu me conduisais quand j’étais petit.
Oh ! je ne tarderai pas à vous aider à l’ouvrage, mes pauvres enfants ; je me sens tous les jours mieux.
Dame ! ç’a été un peu long ; mais voilà que vous reprenez comme un rejet. M’est avis, madame Blanchet, que la maladie vous a rajeunésie ; vous voilà aussi blanche qu’une bourgeoise, et ça ne vous gâte point. C’est pourtant à ce François-là que nous devons le contentement de vous voir guérie !
Oui, c’est à lui ; depuis trois mois qu’il est revenu à la maison, il nous a porté bonheur en tout.