Denis Ronciat ! de quoi est-ce qu’il se mêle ?
Dame ! puisqu’on dit que vous vous mariez tous les deux !
Si nous nous marions tous les deux, ça sera chacun de son côté !
Peut-être bien que vous ne voulez point dire ce qui en est. Excusez-moi si je vous offense ; mais, pour sûr, vous ne tarderez pas à vous remarier… Ça ne peut guère tourner autrement, à votre âge, riche, belle femme et point sotte que vous êtes ! est-ce que vous voilà faite pour rester veuve ?
À vingt-huit ans, ça serait dommage, n’est-ce pas ? Eh bien, je ne dis pas non… Mais il me faudrait rencontrer un épouseux à mon idée.
Et votre idée, dame Rose, ça serait un joli gars de vingt-cinq ans, bon sujet, courageux au travail, qui soignerait vos biens et qui ne vous mangerait point votre de quoi.
Sans doute !
Je veux gager aussi que vous tiendriez à la conduite plus qu’à la fortune, et que vous ne demanderiez pas à vous enrichir autrement que par la prospération de vos biens.
À savoir ! je suis en position de doubler mon avoir par un bon mariage, et, si ça se trouvait avec la bonne conduite et le ménagement…
Ah ! voilà ! c’est le tout d’y tomber ! Les garçons riches, voyez-vous, ça aime la dépense et le divertissement ;… ça court la ville, les assemblées ; ça boit la bière et le café ; ça roule partout, hormis au logis ; ça ne toucherait pas le man-