Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/233

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femme qu’il regarde, et si on dit un mot de travers, il tourne sa vue d’un autre côté. Il est plus fier là-dessus que porté sur l’argent. Faites attention à ce que je vous dis, mon vieux, et ne vous fourrez point dans des trigauderies qui ne nous profiteraient point.

fauveau.

avec humeur. Oh ! Toi ! Tu ne crois jamais à rien ! Tu me prends pour une bête !

la mère fauveau.

Non pas ; mais pour un rêveur, un peu finasser, un peu curieux, un peu fafiot, enfin ! Tu as de l’esprit, au fond, et un bon cœur d’homme. Faut pas gâter ça par des ambitions déplacées.

fauveau.

Est-ce que tu crois que Sylvain serait amoureux par ailleurs, que tu m’as dit, oui, quand je t’ai questionné devant la bourgeoise ?

la mère fauveau.

Oui, je le crains…

fauveau.

Tu le crains, c’est donc que…

la mère fauveau.

Taisons-nous là dessus, le voilà.


Scène IV

LA MÈRE FAUVEAU, SYLVAIN, FAUVEAU.
fauveau.

à Sylvain qui entre du fond. Il tient une fourche qu’il dépose à droite à l’entrée ? Costume de travail. Grand chapeau de paille. Sa blouse est attachée sur son dos. Et bien ! mon fils ? Te voilà si tôt rentré ? As-tu rencontré la bourgeoise ?

sylvain.

Non, mon père, je rentre pour vous dire de tirer le vin, la gerbaude me suit. (Sa mère lui essuie la figure et l’embrasse.)