Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/333

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PIERRETTE.

Et où donc est-ce qu’ils sont, vos camarades ?

BRÉCOURT, la conduisant au fond.

Tiens, les vois-tu qui montent par ici ?

PIERRETTE.

Oh ! le beau monde, le joli monde ! tous en braves habits de ville ! on n’en voit pas souvent par ici, du monde comme ça ! Mais, s’il ? me réclament à déjeuner, moi, je n’ai rien à leur donner, d’abord.

BRÉCOURT, lui montrant le panier et le plaçant au milieu du théâtre.

Nous avons ici tout ce qu’il faut, et tu en auras ta part si tu nous aides.

PIERRETTE.

Qu’est-ce qu’il faut faire ? tenir votre cheval ? Ah ! ça me connaît, ça, les chevals, et je lui virerai les manches à seules fins qu’il ne s’ensauve point. Mais ce monsieur qui vient là, c’est-il un curé, qu’il est tout de noir habillé ?

BRÉCOURT.

Non, c’est un comédien : c’est notre chef.

PIERRETTE.

Ah ! c’est un comédien ? Je ne sais point ce que-c’est ; mais ça ne me regarde pas.




Scène IV


BRÉCOURT, PIERRETTE, MOLIÈRE, MADELEINE BÉJART, ARMANDE BÉJART.


Molière, à pied, conduit par la bride un autre cheval attelé à un autre chariot. Brécourt va au-devant de lui et l’aide à dételer avec Pierrette

BRÉCOURT.

Eh bien, Molière, n’ai-je point trouvé là une jolie salle de réfection ? J’ai pourvu à tout, car j’ai déjà un page (montrant Pierrette) ; et il y a sous ces rochers une fontaine pour rafraîchir nos flacons.