Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/349

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moustache de Scaramouche, à qui, la reine donna une belle chaîne d’or, en lui disant : « Va, Scaramouche ; tu es plus sage qu’on ne pense, ou tu dis plus vrai que tu ne crois. »

LE CAVALIER.

Votre histoire est agréable ; mais qu’en voulez-vous conclure ?

MOLIÈRE.

Que l’heure est venue pour le roi de pleurer bien fort s’il aime la France, et de crier bien haut s’il veut la sauver.

LE CAVALIER.

Qu’il crie donc : « À moi, mes amis ! » et ses vrais amis accourront.

MOLIÈRE.

Ses vrais amis ne sont point ceux qui cherchent à le détrôner ou à se partager les lambeaux de la république.

LE CAVALIER.

En vérité, monsieur…

PIERRETTE, qui est sortie quelques moments auparavant, revient tout essoufflée.

Hé, monsieur ! hé ! votre chevau que vous avez laissé la bride sur le cou, saute à cette heure comme un beau diable, et veut manger les autres.

LE CAVALIER.

Ah ! tant mieux ! je le croyais fourbu.

Il sort.




Scène XIII


PIERRETTE, ARMANDE, MADELEINE, MOLIÈRE, DUPARG, BRÉCOURT.


ARMANDE, à Molière.

Qu’est-ce donc que cet homme-là qui n’a point du tout l’air de penser comme vous ?