Veux-tu outrager ma personne dans celle de ma femme ? Suis-je ton ennemi, l’objet particulier de ta haine contre le genre humain ?
Mais, par la mordi ! tu es le seul homme…
Voyons, achève ! suis-je le seul homme, avec Brécourt, que tu estimes un peu ?
Triple millions de… Je jure que… morbleu ! Molière, si tu croyais…
Oui, je croirai que tu me hais, si tu ne fais ce que j’exige !
Ah ! sang du diable ! Je me jetterais dans la gueule de l’enfer pour…
Jette-toi aux pieds d’Armande, dis-lui que tu es un sauvage, un bourru.
Trente charretées de démons ! Je peux bien dire que c’est la première fois de ma vie que je fais des excuses à quelqu’un. En avez-vous assez, Armande, et me laisserez-vous longtemps faire la figure d’un sot ?
Eh ! ma bonne Armande, contente-toi des paroles qu’il peut s’arracher à lui-même ; rappelle-toi ton enfance, et ne romps pas, par dépit, le cercle sacré des vieilles amitiés de Molière.
Molière, je me rends, et vous demande seulement d’abjurer solennellement ici votre jalousie. J’en suis offensée, et personne ne me respectera jamais, si vous n’en donnez l’exemple. Avouez vos torts, je suis prête à reconnaître les miens, et à souffrir encore, s’il le faut, toutes vos injustices.