Scène XI
Oui, c’est une belle, une très-belle résidence ; mais encore n’y faudrait-il pas mourir de faim.
Eh ! monsieur, patientez, on vous prépare un festin de roi !
J’aimerais mieux mon petit ordinaire, à mon heure, que toutes ces victuailles qui surchargent un pauvre estomac après l’avoir laissé crier. Cette vie de seigneur où rien n’arrive à point ne me charme guère, et le vrai bien-être n’est point fait de cette façon-là, Marinette ; peu et bien, c’est la devise du sage ; trop et mal sont synonymes. Mais je suis venu ici pour m’occuper de vos affaires et me narguer du reste. Où sont ces papiers que le notaire vous a remis ?
Les voici, monsieur, et il m’a dit qu’il viendrait demain pour dresser un acte comme quoi Violette accepte la succession,
Bien, bien, c’est la coutume de cette province ; mais il s’agit de savoir si cette fortune est réelle : tout ce qui reluit n’est pas or.
Ah bien, oui ! réelle. Tenez, voilà le relevé fait sur les titres, à ce qu’il paraît.