Scène V
Eh bien, monsieur Fulgence, à quand le mariage ?
Dans quelques jours, j’espère ; le dernier ban est publié.
Ah çà ! dépêchez-vous ! car je vais aller à Paris, et je voudrais bien auparavant danser à votre noce.
Vous me faites honneur.
Je vous fais mon compliment. Vous épousez une belle personne, et douce et honnête ! Je suis son frère de lait ; sa mère avait été ma nourrice ; nous avons été élevés ensemble, ma sœur, elle et moi ; et… quoique ma sœur soit bien bonne, Victorine a toujours été la meilleure de nous trois. Vous ne trouverez pas mauvais que je lui fasse un petit cadeau de noces ? Je sors ce matin pour cela.
Quoi ! monsieur, ces vingt-cinq louis… ?
Cela ne vous regarde pas. Seulement, il me faut… j’aime mieux avoir votre permission pour offrir quelque chose à votre fiancée… et vous me la donnerez ?
Monsieur, si ma femme…
Ah ! vous l’appelez déjà votre femme ?
C’est trop tôt, j’en conviens… Si mademoiselle Victorine…
Oh ! Victorine ne me refusera pas. Quand on est heureux,