Je n’en doute pas. (Jetant un coup d’œil sur le registre.) Ah ! tu m’as compté pas mal d’argent depuis deux mois ?
Je n’ai pas fermé le compte de celui-ci : j’en attends la fin.
Et mon père a-t-il vu ce registre ?
Il l’a vu le mois dernier. Tous les mois, je lui présente les comptes de sa maison.
Et il n’a rien désapprouvé ?
Non, monsieur.
S’il trouvait que je vais trop vite… tu me le dirais, Antoine ?
Lui ? Vous ne le connaissez guère !
Eh bien, et toi, si tu étais mécontent de moi, il faudrait me le dire.
Vous moquez-vous ?
Allons, tu veux me gâter aussi, toi ?
Eh bien, qui donc sera gâté ici, si ce n’est pas vous, je vous le demande ?
Dire qu’il y a des êtres qui valent mille fois mieux que nous et qui se font un devoir de nous rendre heureux !… Avez-vous encore vos parents, monsieur Fulgence ?
Non, monsieur ; je les ai à peine connus.