Au fait ! ça me donnera une contenance. (À Reine, qui lui approche une chaise à la table.) Finissez, Reine ; vous ne devez pas me servir.
Pourquoi donc ça ? Est-ce que je ne sers pas tout le monde, ici ? C’est mon devoir et mon plaisir !
Mais je ne suis pas d’ici, moi !
Ah ! c’est mal, ce que vous dites là ! Vous en êtes aussi bien que moi, il me semble.
Non, non ! ce n’est pas la même chose. Je suis là, moi, comme ami, comme ouvrier, comme voisin. Mais vous, vous êtes de la maison, et pour toujours.
Oh ! tant que vivra mon parrain… je l’espère ! Mais sans lui ! Suzanne va vivre avec son mari !… et je ne voudrais pas devoir à d’autres…
Pourquoi dites-vous… ? C’est singulier, Reine, que vous pensiez… (Très-embarrassé et avec souffrance.) C’est vrai, on dirait que vous n’avez pas de confiance dans l’amitié de Pierre ?
Je ne dis pas ça !
Si fait ! Vous auriez bien tort !
Je ne pensais point à lui.
Si fait, je vous dis, vous y pensez beaucoup… et tenez…