Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/321

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tion la treille du père Valentin.) Toutes les peines à la fois ! Mon fils désolé ! mon honneur entaché !… Ils diront que c’est moi qui ai refusé mon consentement, par avarice ! que j’avais employé un mauvais bois par ignorance !

MAÎTRE VALENTIN, le voyant ravager sa treille.

Eh bien, qu’est-ce qu’il fait donc ? ma vigne ?

VALENTIN, le retenant.

Laissez, laissez, mon père ! Ne le dérangez pas encore ! On continue le bouquet que Reine orne d’un ruban pris sur sa cornette.

BIENVENU, à part.

Ah ! ils sont là ?… Ils ne travaillent plus… ils ne me disent rien ! Allons, je comprends ! ils y ont renoncé ! tout est perdu ! Montrons-nous philosophe… soyons calme !

Il s’assied sur une souche en jetant sa hotte avec colère. Les autres s’approchent et l’entourent doucement.
REINE, à sa droite, poussée par Suzanne, lui présentant le bouquet timidement.

Mon parrain…

BIENVENU.

Eh bien, quoi ? un bouquet ? Est-ce que c’est ma fête ? Une jolie fête, vraiment !

SUZANNE.

Mon père, embrassez-la ! on embrasse toujours ceux qui vous apportent les premiers une bonne nouvelle.

BIENVENU.

Une bonne nouvelle ! Hein ? quoi ? Est-ce que… ? Il se laisse embrasser par Reine.

VALENTIN

Oui, maître, on embrasse les enfants, et on donne une poignée de main aux amis !

BIENVENU, éperdu, se levant.

Ah ! c’est donc fini ?… Mes enfants !… mes amis !… mon voisin !… (Il lui serre la main.) Vrai ! vous valez mieux que je ne croyais !… Comment ! c’est fini ? je ne rêve pas ?

MAÎTRE VALENTIN.

Et j’ose dire que c’est une pièce un peu réussie ! (Il le mène