Scène X
Tu me demandes, Pierre ? Qu’as-tu donc ? Ta figure est bouleversée !
Valentin ! Je viens de trouver un serpent sous mes pieds. J’ai horreur de ce qui rampe, de ce qui mord traîtreusement… Ça m’a donné froid dans tous les membres ! — Ah ! tu parais étonné de ça, toi ?
Non, Pierre, je comprends !… Tu sais tout ! C’est un malheur pour nous deux ! Mais, pour toi, il est réparable ; et, quelque mauvaise que soit ta blessure, je sais qu’elle pourra guérir : je m’en charge.
Encore ? Grand merci ! Vous vous êtes donné assez de peine pour moi, et je n’en pourrais accepter davantage sans risquer…
De me haïr ? Non, Pierre ; tu ne le pourrais pas ! Ce moment d’injustice passera, et tu reconnaîtras que la cause de ta souffrance est en toi-même.
Ou dans les lâches cœurs qui ont aigri et brisé le mien !
Accuse-moi, j’y consens ! Je serai bientôt justifié ; mais garde-toi d’insulter, même dans ta pensée, celle dont tu veux, dont tu dois faire ta femme !
Ma femme ? Quoi ! vous continuez… ? Ah ! c’est trop, Valen-