Et, ici, personne ne peut nous entendre ? Votre mari ?
Il n’arrive que demain ; si vous craignez d’être surpris… tenez, vous vous enfermerez dans sa chambre. (Elle désigne la porte de droite.) Mais pourquoi tout ce mystère ? Qu’y a-t-il donc ?
Rien… Une nouvelle d’affaires que j’ai apprise à Beauvais, où mon père m’avait ordonné de prendre des informations… J’ai voulu, j’ai dû ne me fier qu’à moi du soin de la lui apporter. Savez-vous s’il a reçu ce soir une lettre déposée sur le bureau d’Antoine ?
Oui, j’ai vu Antoine la lui remettre… Mais pourquoi lui écrire ? pourquoi ne pas le voir.
Je voulais attendre que tout le monde fût couché dans la maison ; je ne veux voir que lui. Je n’ai pu gagner ma chambre, Fulgence était sur mes talons.
Ah !… peut-être avez-vous tort de vous cacher ainsi !
Peut-être ai-je eu plus tort encore de revenir !… Mais je ne reviens pas, Sophie. J’entre, je vous embrasse et je repars.
Je vous sais gré de cette marque d’amitié… Mais avez-vous quelque chose à me dire, à moi ?
Oh ! rien de particulier !… À propos, le mariage est-il conclu ?
Le mariage de Victorine ?