Quel ordre lui donnez-vous ?
Dans un instant, vous allez le savoir. Je ne mets pas en doute la bonne foi de ces deux hommes ; mais leur témoignage porte le caractère de l’exaltation ou de la crédulité.
Ainsi, vous voulez que je renonce à ma dernière espérance ?
Écoutez moi, monsieur le chevalier ; ma conduite ici est fort sérieuse ; vous avez été témoin de mes efforts pour saisir la vérité ; mais ne vous faites point d’illusions, la cause est perdue d’avance.
Mon Dieu !
Votre douleur, autant que la considération de votre dignité, m’a touché. On m’accusait de haine et de vengeance, j’ai à cœur de mériter plus d’estime et de prouver mes vrais sentiments. Bernard est perdu ; il faut le soustraire à la honte des débats publics, aux tortures d’une enquête, à une sentence de mort peut-être !
Mais comment ?
Comme j’ai craint que vos prières n’eussent pas suffi pour le décider, j’ai songé à vaincre sa résistance. (À Patience qui rentre.) Eh bien, la réponse à ma lettre ?
La personne vous l’apporte elle-même.
Il n’y a pas de temps à perdre… Qu’il consente à fuir au plus tôt ; je m’éloigne pour en faciliter les moyens.