Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/159

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LE DUC.

J’attendrai votre bon plaisir ; je suis fort bien ici. (Il s’installe au coin du feu ; Sarah fait un geste d’impatience et disparaît par le fond à gauche avec Gérard.) Oui, ma foi, voilà un bon fauteuil ! Ah ! qu’ils sont heureux, les gens qui ont toutes leurs aises ! On se donne un mal de chien pour en arriver là, et on n’y arrive pas !

LE DOMESTIQUE, sur le seuil de l’antichambre.

Qui faut-il annoncer ?

FLAMINIO, paraissant.

Personne.

Le domestique se retire.




Scène IV


LE DUC, FLAMINIO.


Flaminio entre et jette un coup d’œil autour de lui, puis s’approprie de la cheminée, où le duc tisonne. Tous les deux se regardent en même temps. Flaminio est bien mis, un peu trop bien pour le matin.
LE DUC.

Tiens, c’est toi ?

FLAMINIO.

Comment ! c’est vous ? Eh bien, dites donc, père Sinigalia, où avez-vous pris toutes ces décorations ?… Quelle farce jouez-vous là ?

LE DUC.

Tu ne sais donc pas ? j’ai hérité : mon oncle le duc est enfin trépassé.

FLAMINIO.

Ah çà ! c’était donc vrai, que vous étiez de famille princière ?

LE DUC.

Rien n’est plus vrai. Je suis duc.

FLAMINIO.

J’ai toujours cru que vous vous moquiez de nous.