Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/20

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sans que Bernard eût signé la rançon de sa fiancée, de la moitié de sa fortune à venir.

LÉONARD.

Bah ! tout cela est un de ces romans comme vous nous en faites tous les jours, l’homme aux idées noires, et celui-ci est un des plus laids qu’ait produits votre cervelle creuse ! Vous feriez mieux de songer à la réalité, surtout ce soir où il est question de rechercher Simonard jusque chez nous ; ce qui serait un prétexte pour nous attaquer.

JEAN

Nous attaquer ?… Rêverie ! Mais, quand la maréchaussée est sur pied, il faut se compter, et remonter un peu le moral de nos gens. (Au domestique qui entre.) Eh bien, nous attendons !

LE DOMESTIQUE.

Tout le monde est là : mais le bonhomme Marcasse vient d’arriver, et vous m’avez commandé…

JEAN.

Oui, oui, c’est juste. Je veux le voir tout de suite. Ce ne sera pas long, un homme qui n’a jamais pu mettre plus de trois mots dans une phrase ! Fais-le entrer.

Le domestique sort.
ANTOINE.

Que diable veux-tu faire du chasseur de belettes ? C’est un imbécile !

JEAN.

C’est un homme qui a entrée dans toutes les maisons et place au feu de toutes les cuisines, notamment au château de M. Hubert. Laissez-moi seul avec lui.

ANTOINE.

Dépêche-toi, on crie la faim depuis une heure.

Il sort avec Pierre, Louis et Léonard.