Attendez, mon père ! c’est peut-être tout simplement un voisin fort distrait qui croit être entré chez lui ; laissez-moi l’interroger. (À Favilla, avec politesse.) J’ai l’honneur de parler… peut-être… à M. le conseiller ?…
Baron, baron, mon cher enfant, si vous tenez à cela ; mais, moi, je n’y tiens guère.
Vous êtes établi dans les environs ?… propriétaire de… ?
Eh ! mais, du château de Muhldorf, comme vous voyez.
Du château de Muhldorf ?
Hélas ! oui, mon cher ; hélas ! oui.
Du château de Muhldorf ?
Ah ! ne m’en faites pas compliment, mes amis : il me coûte assez cher.
Où donc, et quand l’avez-vous acheté ?
Je ne l’ai point acheté… Il m’a été donné par mon meilleur ami, un grand artiste, allez, et un grand cœur !
Ainsi, vous prétendez être l’héritier du baron de Muhldorf, mon oncle ?
Votre oncle, vous dites ?… Il n’avait qu’un neveu… un neveu de sa femme… qui s’appelait Keller, je crois ; c’est vous ? Ah ! j’en suis charmé. (À Herman, en le regardant avec intérêt.) Et vous, vous êtes ?
Herman Keller.