Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

HERMAN.

À ce que vous dites, précisément ; en effet, nous n’avions aucun besoin de cet héritage, nous autres ! Nous avions de l’aisance, vous étiez actif, heureux… Je ne souhaitais rien de plus ! Et voilà un homme de bien, un homme de génie, une famille admirable… une fille… un ange !… Ah ! la fortune est aveugle et jette ses dons au hasard.

HERMAN.

Allons, allons, pas d’exagération, Herman ; on les assistera, ces pauvres gens. J’y songe ; ils m’intéressent aussi, moi… (À part.) La mère est bien, très-bien. (Haut.) Je ne veux pas les renvoyer comme ça tout d’un coup !

HERMAN.

Oh ! non, vous ne le voulez pas, mon père ! vous ne me causeriez pas cette douleur !

KELLER, le regardant, à part.

Diable, diable ! mon fils a lu des romans ! et puis cette musique !… ça ne vaut rien pour la jeunesse.



ACTE DEUXIÈME


Même décor. — Le grand fauteuil a disparu, ainsi que le vase de Chine et le guéridon. Près de la fenêtre, au premier plan, un pupitre avec un violon dessus.




Scène PREMIÈRE


KELLER, FRANTZ, puis FAVILLA.
Keller est mis avec assez de recherche ; il est assis à la table, que l’on a transportée à gauche et remplacée par un fauteuil. Il compulse des registres ; Frantz est debout au milieu du théâtre ; Keller lui tourne le dos.
KELLER.

Mais, enfin, il y a un grand mois, plus d’un mois que je suis ici…