vous respecte comme vous le méritez ; je vous confie donc le soin de calmer les inquiétudes de mon père… et celui de mettre à l’abri du reproche le souvenir d’un malheureux qui n’a pas su se faire aimer.
Herman !… (Frantz fait un mouvement pour la faire taire.) Je vous aime !
Taisez-vous !
Oh ! mon Dieu !
Ne craignez rien ! (À Herman.) Je vous aime d’une amitié sainte que ma mère elle-même ne voudra pas combattre dans mon cœur en apprenant à vous connaître. Oh ! je veux lui dire tout ! et elle aussi vous bénira en secret !… Oubliez un rêve qui ne peut se réaliser, mais gardez, pour revenir ici quand nous n’y serons plus, une certitude profonde : c’est que vous avez en moi une sœur qui a foi en vous, et qui priera pour vous tous les jours de sa vie. Adieu, Herman ! adieu pour toujours ! mais que mon image reste en vous, pure comme cette fleur (elle lui donne une fleur qu’elle a gardée dans sa main), douce comme le parfum d’un souvenir béni !
Juliette ! ô Juliette !
M. Keller ! Allons, venez ! venez !
Scène III
Ah ! elle était là ? Alors, tu ne t’en va plus ?